La femme manager face au sexisme

La femme manager face au sexisme

Le sexisme et les femmes managers

Je vais employer le terme manager au féminin même si depuis une dizaine d’année il est correct de dire manageuse. Ce n’est que de la sémantique et n’y voyez aucun message subliminal.

Je suis une femme, qui a fait une carrière de manager, avant de se reconvertir dans l’accompagnement, et qui a pu constater que le sexisme restait bien présent, même après tous les mouvements féministes de ces dernières années. Messieurs, cet article ne vous prend pas pour cible, il s’agit simplement de faire une constatation objective de la situation.                                                                      

Personne ne peut nier qu’une femme a, encore aujourd’hui, deux fois moins de chance qu’un homme de manager ou diriger. Et, pour celles qui arrivent à gravir les échelons, c’est le début de nouvelles difficultés.

Pourtant, une étude menée par Zenger Folkman a démontré que « les cadres féminines seraient considérées par leurs collègues, subordonnés directs ou supérieurs, hommes et femmes, comme de meilleures dirigeantes que leurs homologues masculins ». Mais alors, où est le problème ? Ce problème porte un nom : le sexisme. Il existe de façon plus subtile qu’auparavant, mais reste encore nocif.                                               

Je me souviens, il n’y a pas très longtemps, au commencement d’une réunion, alors que j’étais entourée de collègues hommes et que j’avais un poste de niveau identique, quelqu’un s’est adressé à moi pour me demander de préparer et d’apporter du café ! Imaginez la tête du type quand je lui ai indiqué le lieu où se trouvait la cafetière. J’ai été sympa, je lui ai donné quelques conseils pour réussir cette mission ardue…

C’est un détail me direz-vous, mais c’est justement ce nouveau visage du sexisme qui le rend si difficile à combattre. J’allais me plaindre à qui d’une demande polie d’apporter du café ? Alors oui, les entreprises sont sensibilisées et ne laisseront pas passer une situation ouvertement discriminante. Mais, de ce fait, le sexisme est devenu plus silencieux, passif, voire plus sournois.

Est-ce que votre parole est toujours entendue en réunion ? Est-ce que certains comportements ne vous font pas perdre confiance en vous ? Face à un côté paternaliste et parfois protecteur ne devez- vous pas dépenser une énergie folle, mettre les bouchées doubles pour montrer que vous êtes capables ?

Un long chemin a été parcouru, mais il reste encore du travail. La jeune génération apporte de l’espoir en ne voyant pas de problème à un management au féminin.

Les hommes restent majoritaires au sein des cadres et professions intellectuelles supérieures, mais la présence des femmes a doublé depuis 1982, passant en près de 40 ans de 21 % à 42 %. (Enquête INSEE 2020).

Ce qui compte, ce sont les compétences et les valeurs de chacun, peu importe le sexe ! Chaque femme a une place à prendre sans prendre la place d’un homme ! Et nous avons énormément de choses à nous apprendre mutuellement.